Home Découverte [NOS COUPS DE COEUR] Les découvertes de notre équipe #97

[NOS COUPS DE COEUR] Les découvertes de notre équipe #97

by tenshi41

Une reconversion américaine couronnée de succès pour les Monsta X

“Someone’s someone” devrait réjouir les amateurs de pop américaine. Monsta X, vous avez dit K-pop ? C’est à s’y méprendre tant la production du titre est celle d’une rencontre entre l’esprit bouillonnant d’un Troye Sivan et la vibe fruitée d’un académicien de la vague coréenne. D’une perspicacité manifeste, “Someone’s someone” est tout à fait pertinente avec la lancée fulgurante du groupe aux Etats-Unis. Si vous avez suivi nos derniers coups de cœur, vous n’êtes sûrement pas passé à côté de nos critiques de “Who Do You Love” et “Love U”. Et aujourd’hui, les Monsta X finissent de nous achever avec ce triplé gagnant ! 

“Someone’s someone” cloue le bec à ceux qui doutent encore de l’habileté des Monsta X à maîtriser leur terrain. Même la mauvaise foi déclare forfait face à une piste qui recoupe tous les bons éléments d’une veine pop américaine. La piste a du mordant, sans pour autant maltraiter nos oreilles. Au contraire, la production est d’une délicatesse radicale : le doublage, le beat, et encore une fois les voix exquises des artistes, passées au moulin dans le Malin ordinateur engourdissent nos sens. Loin d’être les rejetons de la K-pop, les Monsta X adoptent pourtant une stratégie différente mais payante, qui leur vaut d’être redécouverts par les fans de longue date. Se réinventer, c’est le maître-mot du groupe à l’heure actuelle, mais toujours dans un athéisme poli, et là est la difficulté de l’exercice : éviter d’emprunter un virage trop radical tout en résistant à la tentation de se fondre dans la masse. 

Le groupe en dit tout juste suffisamment et vous laisse la liberté d’interpréter le titre, “le quelqu’un de quelqu’un”. On n’en doute pas, les monbebe sauront vaincre l’anonymat. 

Et à l’heure où la déferlante coréenne est -pour le coup- vraiment diluvienne, les Monsta X naviguent à contre-courant et nous accueillent dans leur sanctuaire avec un sentiment de sécurité. Avide d’un peu de sérénité ? Branchez vos écouteurs et savourez cette simplicité. Les outsiders grimpent la montagne du succès, et on n’est pas prêt de les arrêter ! 

 

Gaho ou le petit prodige qui n’a rien à envier aux superstars

 

Gaho, c’est la botte secrète du crew Planetarium Records. Chanteur à la voix d’or, le jeune homme est le tombeur de ces dames. Il vient tout juste de signer “Pink Walk”, un titre aguicheur, irrésistible où il nous apprend que dans le rose, on trouve du rouge et du blanc –où faut-il comprendre que la sensualité côtoie la pureté-.  

Le titre déborde d’une richesse musicale et esthétique, épatante pour un noiraud de sa génération. Élevé loin des bancs de la K-pop mainstream, Gaho livre une interprétation succulente, expérimentée à souhait d’une marche rose presque charnelle. Le côté néo-soul défie les limites d’une sonorité house et le timbre du chanteur se dissout parfaitement dans ce magma artistique. Le morceau cumule audace et maîtrise, le tout en se faisant le condensé sophistiqué des meilleurs facettes de l’artiste.

S’en prendre plein la vue, oui, mais toujours avec un grand plaisir : le sifflement alléchant dès le début de l’écoute, l’égaliseur et son effet de surprise, les vibes haut-perchées, les silences captivants. 

Le principal atout : la nuance ! Nuances de couleurs, nuances d’interprétations, nuances de sonorités, nuances de genres, “Pink Walk” est un éventail de teintes délicieuses pour les sens. On salue la conception esthétique du clip, qui nous renvoie bosser nos classiques, de Wharol à Duchamp et son côté fondant -et fondu-, tant il est exquis pour la vue. Le rétro-moderne est tendance, à tel point qu’on a trouvé un nouveau surnom à l’interprète, Gaho & the queens. 

Le coup de pinceau est précis, l’harmonie et les contrastes s’affrontent sans violence : lancer la vidéo est le seul effort à faire. Pour le reste, il suffit de demander à Gaho, beau comme un Dieu dans sa tenue de peintre français. Et nous aussi, pour peu qu’il en ait besoin, on aimerait bien jouer les muses d’un artiste encore dans l’ombre, qui ne mérite qu’à être placé sur un piédestal ! 

 

Touché en plein cœur, Jackson déracine le chanteur en lui 

Qui a dit que Jackson Wang ne pouvait pas chanter ? A l’évidence, c’est quand il souffre que le rappeur se fait la malle. “Bullet To The Heart” pourrait presque s’attirer les foudres de “Papillon” et “Fendiman” tant il s’impose comme la nouvelle perle de l’artiste. En signant “Okay” et “Oxygen”, Jackson convoitait déjà une vulnérabilité qui ne demandait qu’à voir le jour. Le pari est risqué, mais pas si étonnant que ça ! Déroutant dans ce type d’ambiance, plus familière d’une névrose à la Bang Yong Guk, Jackson donne pourtant rendez-vous à sa meilleure amie, la sincérité, de la même manière qu’il assume qu’un titre qui atteint les sommets des hit-parades n’est pas forcément synonyme de satisfaction. 

“Bullet To The Heart” fait sécession à cette pensée : la prod est simple, mais terriblement efficace, et on espère que le jeune chanteur saura lui-même apprécier la qualité de son travail. Jackson a peut-être envie d’en découdre avec le rappeur agressif pour s’essayer à une nouvelle introspection. A force de trop tirer sur la corde sensible, Jackson se risque à recevoir une balle en plein coeur, pour le plus grand bonheur de ce petit chef d’oeuvre qui ne demandait qu’à être allaité. 

La musique n’est pas un jeu d’enfant : ce bout d’âme, Jackson le sort de ses tripes et ça s’entend. Même le clip embrasse la noirceur du paysage qu’il dessine. Enlacé dans sa camisole de force, le noiraud n’a plus le pouvoir de se battre avec sa Méduse, celle qui le “laisse pour mort”. A l’instar d’un trailer de film d’horreur, le clip est d’une obscurité encore plus déstabilisante que le morceau. For de sa première fois dans cette tonalité-là, Jackson nous abandonne dans le labyrinthe de son âme. Biberonné à la culture américaine, éduqué par la mère-patrie Hongkongaise, et adopté par une Corée inquiétante, Jackson tire son épingle du jeu de sa complexité identitaire : force est de constater qu’on ne peut que se délecter de la maturité et du génie du jeune homme ! 

Coups de cœur proposés par Okame 

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