Home Dossier presse [INTERVIEW] Mélancolie, poésie, virtuosité et humilité fondent l’univers de Nuit Incolore, le nouvel artiste à suivre !

[INTERVIEW] Mélancolie, poésie, virtuosité et humilité fondent l’univers de Nuit Incolore, le nouvel artiste à suivre !

by Celia Cheurfa

[English version available on page 2]

Bouleversant, voilà le terme pour qualifier l’entrevue. Nuit Incolore -ou Théo Maclay pour les intimes- a cette poésie bouillonnante en lui. Un charisme déjà conséquent, une sensibilité exacerbée et une virtuosité rare. Pour toutes les pensées qu’il enferme, Nuit Incolore est débordant, débordant d’émotion et d’intelligence, et peut-être à l’avenir, débordant de succès. Ce succès, il l’appréhende avec maturité et humilité, ne le cherche pas, mais malgré tout, s’approche de lui de façon frénétique. Le personnage et la personne de Nuit Incolore a cette âme qui laisse des traces indélébiles à chaque passage. Un petit quelque chose qui nous dépasse. Venu de Suisse, le voici, en pleine journée, en toute confidence.

Bonjour, Nuit Incolore, peux-tu commencer par te présenter ?

Nuit Incolore : Je suis Nuit Incolore, auteur-compositeur et interprète suisse de 21 ans. Je suis actuellement sous la maison de disques Wagram Music, plus précisément le label Cinq7.

Parle-nous de ton nom de scène !

Nuit Incolore : Ah direct [rires] ! Ecoute, Nuit Incolore, parce qu’en tant qu’étudiant, avant je travaillais beaucoup. C’était aussi un peu le seul moment où je pouvais créer de la musique. Et Incolore, parce que je passais beaucoup de nuits blanches, aussi très noires à vrai dire.

Ca t’a aidé à créer des musiques ?

Nuit Incolore : Bien sûr ! C’est surtout l’ambiance qui était favorable à la création.

Est-ce que tu peux nous parler de ton style musical, qui a l’air d’être diversifié à vrai dire ?

Nuit Incolore : C’est surtout inspiré par mes émotions du moments. Ca peut être de la tristesse, de la joie et comme je m’inspire aussi beaucoup des discussions que j’ai avec les personnes qui me suivent sur les réseaux, c’est assez hétéroclite, varié. Principalement ça reste de la pop’ assez triste qui permet d’extérioriser les émotions.

Et ce rêve d’être artiste, tu l’as depuis que tu es jeune ?

Nuit Incolore : J’ai jamais vraiment rêvé d’être artiste, encore maintenant. Pour moi, ce n’est pas un objectif de percer, de réussir. Ca peut paraître très niais, mais j’ai juste envie d’être utile, tout simplement. Et si il y a au minimum une personne à qui je plaît, ça me suffit.

Utile, dans quel sens ?

Nuit Incolore : Utile dans le sens où par exemple, en dédicaces ce matin, une personne m’a dit que je l’avais aidé à surmonter la mort d’un proche, à surmonter ses propres problèmes. Et c’est ce qui me touche le plus parce que je me sens utile pour les autres.

Tu as reçu une formation au piano ?

Nuit Incolore : Mes parents ont leur propre magasin de musique ! J’ai été obligé de passer par l’apprentissage d’un instrument. J’ai choisi le piano parce que c’est ce qui m’intéressait le plus. J’ai fais du conservatoire pendant 10 ans. J’ai lâché les études un an tout pile avant d’obtenir le certificat pour commencer à composer ma propre musique.

Peux-tu nous parler de ce processus de composition ?

Nuit Incolore : Pour la création de chansons, il faut tout d’abord pensé aux inspirations. Les inspirations thématiques, ça peut être les émotions. On peut aller se promener dans un parc et se dire “tiens c’est mignon”, avec l’effet que donnent les arbres dans ce parc. On prend en note, ces petites phrases, ces petites pensées. En rentrant à la maison, je commence à faire l’instrumental, c’est à dire la base musicale. Tu as des ingrédients et t’essaie d’en faire un plat. Ils sont tous différents. Ensuite, lorsqu’on a la base musicale, on essaie d’y apposer un texte. Ce texte, pour le créer, on peut puiser dans les notes qui ont été écrites dans la journée. Instru’, texte, enregistrement. On va s’enregistrer derrière le micro. Puis le mix, le mastering. On règle les niveaux pour que ça sonne bien. Puis après on passe à la distribution. Comme je suis maintenant sous maison de disque, c’est eux qui s’occupent de la promotion. Je m’occupe uniquement de la création.

Les thèmes qui t’inspirent, sont-ils tirés de ton expérience personnelle, de ton imagination ?

Nuit Incolore : Pour les inspirations thématiques, c’est souvent personnel. Mais ce que j’aime vraiment, c’est échanger avec les personnes qui me suivent, que j’appelle les potes de réseaux et c’est avec eux que j’ai des idées. Parfois quelqu’un a un petit problème et je vais me dire “tiens je vais te faire une musique, ça pourrait te parler”. Et alors, c’est des problèmes, non pas que j’ai forcément vécus, mais que j’ai connus avec des proches. Du coup c’est assez simple à faire de façon honnête.

Ces “potes de réseaux”, te donnent-iels leur avis sur tes morceaux ?

Nuit Incolore : Oui ! Les retours c’est ce qui m’importe le plus avec ces personnes. Chaque merci a une valeur et j’en suis conscient. Les retours constructifs, j’en ai peu pour le moment. Mais disons que si il y a des “haters”, je serai le premier à leur demander ce que je pourrai faire pour m’améliorer.

Peux-tu nous parler de ta série d’EP/épisodes ?

Nuit Incolore : Quand je suis entré en maison de disques, en juillet 2021, on a voulu faire un projet un peu différent, soit un album simple, soit un EP. On s’est dit qu’on allait créer une histoire à raconter, mi-fictive, mi-réelle, qui s’appelle Histoire de Nuit. Un EP, c’est donc un mini-album avec 3 à 6 morceaux. Chaque EP est une saison. Dans chaque saison, il y a des épisodes, comme une série rythmée par des interludes pour qu’on puisse suivre l’histoire. C’est une idée que nous avons pensé tous les trois, ma chef de projet, mon directeur artistique et moi-même. Ca s’inspire de la culture japonaise, du manga justement. J’aime bien l’appeler manga musical.

Justement, quel est ton rapport à l’Asie ?

Nuit Incolore : J’ai été adopté. J’ai reçu une éducation européenne. Ca fait uniquement deux ans que j’ai commencé à me rapprocher de cette culture. J’ai appris à manger avec des baguettes. Je suis Vietnamien d’origine. En faisant de la musique, je fais de la musique européenne, je parle français, les gens sont venus. J’ai remarqué que beaucoup suivaient la K-pop. Je ne connaissais rien de ça. Par souci d’intérêt pour leur passion, j’ai commencé à en apprendre plus. Maintenant, je m’inspire plus des anime/mangas puisque les mangas sont souvent porteurs de messages forts, de bons messages. C’est inspirant et ça motive.

Crush, ton dernier single, est un véritable petit carton, parle-nous en ?

Nuit Incolore : Crush est parti d’un TikTok, fait en préparation de la Saint-Valentin. La mélodie a plu à plusieurs personnes. Jusqu’à sa sortie, tous les jours on m’a demandé quand Crush comptait sortir [rires]. J’ai décidé de terminer le son en entier. C’est un son qui peut parler à beaucoup de personnes, qui parle d’amour, à distance. Est-ce qu’on oserait avouer son amour à quelqu’un ? Je pense que ça a touché plusieurs personnes. C’est mission réussie !

Comment as-tu réagi face à toutes ces vues, ces petits messages ?

Nuit Incolore : Alors, déjà, par beaucoup de fatigue ! [rires] Plus il y a de messages, plus il faut y répondre. J’essaie de répondre à tout le monde, mais avec la Japan Expo, je n’ai pas encore commencé. Quand je vais reprendre le train, je vais m’y remettre. Mais sinon, en réalité, ça m’a beaucoup fait plaisir de savoir que les gens éprouvaient du plaisir.

Parle-nous de Japan Expo, Japan Expo Sud, ta première performance live, très chouette, et cette Japan Expo !

Nuit Incolore : Il faut savoir que je fais de la musique dans ma chambre. Du coup je ne vois pas grand monde. Encore maintenant, j’habite seul dans un 25m2, comme une chambre d’hôtel. Je travaille dedans, je ne sors pas beaucoup. En ce qui concerne Japan Expo Sud et cette Japan Expo, voir autant de monde, c’est un choc ! Mais ça fait aussi du bien de voir des sourires et d’avoir des échanges autres que derrière son écran.  Faire des câlins, échanger des cadeaux… J’aime beaucoup les dédicaces parce que ça permet de discuter. Et puis les concerts, qui permettent de toucher un maximum de monde.

Comment se sont passées les dédicaces ?

Nuit Incolore : Ce n’est pas étonnant, mais on a eu du retard parce que je passais trop de temps [rires]. Mais je veux pas, j’aimerai passer des heures avec les fans. Les gens ont pleuré. Ca me touche. Tout le monde avait l’air content d’être là. Je les considère comme des potes en réalité. On discute, ce sont des potes. Le seul problème, c’est que je commence à avoir la mémoire saturée, c’est difficile de retenir les noms.

Tu vas te produire prochainement aux Etoiles et au Café de la Danse ?

Nuit Incolore : Effectivement, le 7 octobre aux Etoiles, complet en deux jours. Mon équipe est contente ! Je suis contente si elle l’est. On a rajouté une date, au Café de la Danse, le 23 novembre. Le seul problème c’est que c’est en semaine. Je me dis “les pauvres, je vais pas les faire se déplacer en semaine”. Il reste encore quelques places.

CKJ : Après la Japan, ce sera sûrement complet !

Nuit Incolore : Je sais pas, on verra !

Parle-nous de ton morceau favori.

Nuit Incolore : Pour tout vous dire, étant donné que ce sont des morceaux assez impulsifs, qui sont inspirés par des moments de vie, ça m’est difficile de dire “ouais j’ai préféré quand j’étais triste, j’ai préféré quand j’avais peur”. Comme le nom de mon premier EP, j’aime dire que ce sont des archives de pensées. Plus tard, quand j’aurai peut-être des gosses, je pourrai leur dire “regardez ce que papa a fait”.

As-tu des anecdotes sur toi à nous confier, pour que les lecteurs puissent te connaître davantage ?

Nuit Incolore : J’aime les pâtes ! J’ai pas vraiment d’anecdotes spéciales. Je vise la gentillesse en permanence. C’est une directive de vie.

Comment vois-tu Nuit Incolore dans quelques années ?

Nuit Incolore : Je l’ai dit peut-être maladroitement sur la scène Tsubame. J’ai dit que je voulais pas de développement. Mon équipe m’aurait tapé sur les doigts. C’est pas très correct de dire ça. Plus tard, je me vois continuer sur cette lancée. J’espère avoir des occasions de parler à tout le monde. J’ai pas d’objectifs précis non plus. Je veux juste continuer à faire de la musique, si ce n’est pas pour moi, pour les autres, en composant pour un.e autre artiste.

Tu envisages de t’essayer à d’autres instruments ?

Nuit Incolore : Pourquoi pas. Comme mon père a un magasin de musique, j’ai déjà essayé beaucoup de choses. Mais j’ai jamais travaillé jusqu’à connaître un instrument par cœur. Dès que j’ai du temps libre, j’aimerai aussi faire du sport. Même si j’en fais déjà un peu chaque jour, j’aimerai en faire plus. Comme on dit “mens sana in corpore sano” [ndlr : “un esprit sain dans un corps sain”].

Comment se passe le tournage de clip ?

Nuit Incolore : Quand j’étais sans maison de disques, je pense que je n’aurai pas tourné de clip parce que je n’ose pas aller parler aux producteurs. Mais maintenant que c’est un milieu professionnel,  il y a bien plus d’opportunités, d’échanges et de contacts qui se font. Du coup on a des clips avec un budget assez élevé, disons. Je suis content parce que j’offre de la qualité aux auditeurs. C’est un peu mon métier de faire du divertissement audiovisuel.

Ce matin, tu as joué ton son inédit, Stéréo. Vas-tu le sortir ?

Nuit Incolore : Stéréo sortira dans l’album que je compte faire, disons, début 2023. Avant d’être en maison de disques, je composais un morceau tous les deux-trois jours, un EP par mois, 40 sons par mois, j’étais content. Maintenant en maison de disques, le rythme décélère pour avoir le temps de faire les promotions. Au lieu de faire un EP par mois, j’en fais un tous les six mois. Stéréo est un son que j’ai fais il y a trois ou quatre mois et qui va sortir l’année prochaine. J’espère ne pas en avoir marre. C’est le seul risque, ça. Quand on sort des musiques, des moments de vie qui ont été écrits il y a longtemps, au bout d’un moment tu n’as plus envie d’y repenser. Dans ces moments-là, je souris. Je pense aux autres. Je me dis qu’eux ne l’ont pas entendu, autant le faire. Du coup je suis un peu en décalé. C’est moins impulsif, mais c’est plus professionnel.

Enfin, as-tu un message pour tes lecteur.ices et fans ?

Nuit Incolore : C’est mon slogan, mais je le dis de moins en moins souvent parce que ça peut sembler hypocrite. Mais j’aime leur dire “merci d’exister”. Tout le monde a le droit d’être remercié pour sa présence, pour être là. Le nombre d’abonné.es sur Instagram n’est pas objet de notoriété. Chaque personne compte, chacun est quelqu’un derrière son écran. Merci à eux.elles d’exister.

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