Home Corée du Sud [LIVE REPORT] DREAMCATCHER à Paris : l’authenticité mise à mal par une envie de perfection…

[LIVE REPORT] DREAMCATCHER à Paris : l’authenticité mise à mal par une envie de perfection…

by LucileMusique

Après un premier concert parisien bouclé avec succès dans la salle du Trianon le 25 février 2018, les membres de DREAMCATCHER ont rembarqué pour l’Europe il y a quelques jours, le 3 novembre, pour un nouveau show dans notre capitale ! Avec ce groupe unique sur la planète K-Pop, le rendez-vous était prometteur, mais la performance a-t-elle été à la hauteur de nos attentes ? Pas tout à fait pour cette fois, on vous en dit plus tout de suite…

Cette seconde date française, très attendue par les Insomnia de France – et même de toute l’Europe – a démarré avec la chanson promotionnelle “Fly high“. Malheureusement, une première difficulté de taille est venue mettre à mal le bon déroulé de ce concert, avec l’absence de la membre Handong, actuellement en Chine pour participer à la nouvelle saison du survival Idol Producer.

Donnant tout de même de leur mieux, les filles ont enchainé avec l’une des chansons les plus appréciables lors de ce concert : la très prenante “Chase Me“. Si ce titre passe aussi bien en live, et que notre équipe l’a particulièrement apprécié, c’est aussi parce que c’est une performance qui a permis aux filles de cultiver leur style si hors-du-commun dans le paysage actuelle de la Hallyu.

Après ces deux premières chansons, DREAMCATCHER ont fait une première pause pour communiquer avec leur public et remercier les fans de leur présence. Vite reparti, le show nous a présenté “Trust Me” et “Which a Star“, mais le constat a été vite sans appel : une bonne partie du concert a malheureusement été effectuée en playback, enlevant complètement une partie de la magie DREAMCATCHER sur scène, une véritable déception pour ce groupe qui réussit habituellement à tirer son épingle du jeu. Même si les bande-son sont toujours assez fortes en concert K-Pop, pour assurer toute la partie instrumentale, le doute n’a pas été permis cette fois, et les membres de DREAMCATCHER n’ont du coup pas eu l’occasion de faire toute l’étendue de leurs talents vocaux.

Malgré une bonne interaction avec le public, la performance a donc été affaiblie par ce manque de sincérité scénique. Ce raté a été quelque peu rattrapé sur “Wonderland“, où les voix des membres ont commencé à passer par-dessus la bande-son ; si ce passage du concert rentrait déjà un peu plus dans le genre d’ambiance que l’on attendait ce soir-là, difficile de nier que ce style n’est pas celui qui colle le mieux à l’image la fois badass et lugubre pour lequel le groupe s’est démarqué dès ses débuts, après une carrière avorté sous le nom de MINX.

En concert, le concept mignon passe assez bien au nom du fan service, attendu par énormément de fans, mais cette image ne colle absolument pas à la carrière des DREAMCATCHER – on leur pardonne parce qu’elles sont fort sympathiques avec le public ! Les filles ont d’ailleurs profité d’un petit moment d’interaction pour dire aux Insomnias qu’ils sont les meilleurs, que Paris était une ville absolument géniale, et surtout que les trépignements si typiques des fans français offrent une belle prestation aux artistes sur scène. DREAMCATCHER ont été tout aussi étonnées de voir les fans suivre les paroles des chansons en entier, y compris les parties en coréen qui sont pourtant plus difficiles.

Et c’est dans une reprise de performance toute en sensualité que DREAMCATCHER sont revenues au fur et à mesure sur scène, pour un cover de “Havana” (Camila Cabello) un peu plus rock’n roll, à mi-chemin entre le style de la chanson en version originale et le style des DREAMCATCHER, un peu rock, ingénu, avec une pointe de sexy. Comptant dans ses rangs de très bonnes danseuses, DREAMCATCHER ont continué d’assurer le show avec “What” et son introduction scénique (et effets de lumière) digne d’un blockbuster, clairement plus à la hauteur des attentes que l’on a envers une formation comme celle-ci que ce que l’on avait globalement eu sur le début du spectacle.

Et la bonne vibe s’est clairement fait sentir sur la suite, “Good Night“, dans une ambiance un poil lugubre en début de performance qui nous a replongé dans l’univers que nous a vendu DREAMCATCHER dans les prémices de sa carrière.

Cette date a été une occasion unique aussi pour les fans – bien évidemment pas pour tous – de gagner quelques petits cadeaux ; au total, ce sont 12 numéros qui ont été tirés au sort dans le public, permettant à douze fans de remporter au total 6 CD et 6 drapeaux dédicacés par les membres du groupe. C’est d’ailleurs à ce moment de la soirée que la théorie du live pré-enregistré (et donc du playback) a été confirmée, lorsque JiU a pris la parole et fait résonner dans l’Élysée Montmartre une voix graveleuse, a priori bien malade, suivi par Gahyeon qui malheureusement ne semblait pas être dans la meilleure des formes non plus.

La musique s’est fait à nouveau retentir dans la salle pour la seconde partie de la session reprises, où Siyeon et SuA ont entamé le bal avec “Goodbye“, single de Taemin. Si la danse s’est faite absolument dingue (obligé vu le niveau de son interprète original), le chant était encore une fois en total retrait, avec des bouches à peine ouvertes sur des high notes

Aux antipodes de ce que la formation DREAMCATCHER représente, quatre des filles ont pourtant repris “TT” du groupe TWICE et “Bad Boy” des Red Velvet. Incompréhension totale cette fois-ci sur cette partie, et choix peu judicieux et sans aucune prise de risque pour des idoles censées se détacher du lot et aller à l’encontre de la masse populaire qu’est la Hallyu actuellement.

Mais le concert a repris sur un meilleur chemin à l’arrivée de la sublime et presque théâtrale “You and I” et le retour au complet (enfin presque) du groupe sur scène. Un staff pas vraiment au taquet au niveau de l’organisation et surtout de la fluidité des enchainements aura malheureusement laissé quelques moments de blancs quelque peu perturbants entre les moments où la musique de fond se coupait et ceux où les filles se mettaient en place pour  une nouvelle chanson, énième infortune de cette soirée. Problème de répétitions ou salle inadaptée aux performances K-Pop ?

Un des points positifs reste le public sur cette date, toujours prêt à soutenir le groupe malgré les imperfections de ce concert qui ont été relativement nombreuses. Et c’est d’ailleurs sur “PIRI“, l’un des plus les hits du groupe mais aussi un de ses morceaux les plus charismatiques, que la foule va finir complètement en délire, avec de superbes fanchants et des cris qui sont arrivés à un niveau pas encore atteint ce soir-là.

Si notre équipe pensait le concert revenu dans la bonne direction, la pente s’est à nouveau fait glissante avec l’instant fan service proposé après “PIRI”. Alors qu’on s’attend habituellement à voir soit un jeu avec le public, soit un quiz, ou en tout cas une activité qui permet une interaction sympathique entre les artistes et les fans, c’est à une écoute collective du medley du dernier opus de DREAMCATCHER que l’on a dû assister. Cette activité, bonne sur le papier mais clairement pas terrible en vrai, n’a fait que souligner le manque flagrant de chant live sur cette date, et a surtout donné l’impression que le staff avait manqué d’idées pour combler les trous. On souligne le fait de vouloir proposer quelque chose de nouveau, mais c’est malheureusement à côté de la plaque pour cette fois-ci.

Et c’est dans un moment de communion sympathique avec le public que DREAMCATCHER ont repris le cours du concert avec “Polaris” en version acoustique, moment à noter car il s’agit ici d’un des rares passages où l’on a eu l’occasion de d’entendre pour de bon les voix des filles, des voix pourtant maitrisées à ce moment-là malgré les problèmes évidents de santé de deux des membres. Un moment aussi mignon puisque les fans ont soutenu le groupe à 100% en assurant les parties de notre absente du jour, Handong.

L’un des plus beaux moments de ce concert a été sans l’ombre d’un doute “DEJA VU“, un titre qui arrive à lier sensibilité et force dans un mariage parfait. Ce morceau a aussi signé le moment où les Insomnia français(es) ont levé les bannières préparées en amont du show, faisant aussi profiter au groupe de leurs talents vocaux sur un fanchant final super bien cadencé. Mais cette fusion finale entre le public et les DREAMCATCHER était aussi le moyen de faire honneur à cette nouvelle rencontre, la deuxième, et sûrement pas la dernière au vu des requêtes des filles.

Dernière chanson du set principale, “July 7th” a été un vrai moment de joie. À noter d’ailleurs que les membres ont tenu à faire monter Handong sur scène à leur manière, malgré l’absence physique de la jeune femme à Paris, en tenant sa photo ; un spectacle assez cocasse mais plutôt triste dans un sens.

Après un rapide au revoir, qu’on savait éphémère à ce stade, DREAMCATCHER se sont fait acclamer par un public toujours autant au taquet ; et c’est ainsi qu’elles ont refait leur apparition sur scène pour entamer le rappel comme il se doit avec la chanson “Wake Up“. Dans des tenues plus décontractées, à l’effigie de leur escale à l’étranger, les filles ont assuré comme des bêtes sur cette dernière ligne droite, avec une énergie 100% rock’n roll, décomplexée, loin des standards que leur setlist et mise en scène leur avait imposé sur la plus grande majorité du concert. On peut le dire : le public en a eu pour son argent avec cette dernière partie !

Entendant au rappel une claire différence entre le live auquel nous avons assisté dans l’Élysée Montmartre et la version studio de la chanson, on a eu par la même occasion la confirmation que tous les problèmes techniques liés à l’absence de Handong et aux membres malades – on l’accorde, des soucis difficilement prévisibles – auraient tout de même pu être gérés par le staff (voire l’agence ?), même si DREAMCATCHER et le modèle de la K-Pop leur impose une perfection rigoureuse à toutes épreuves.

Le constat est sans appel : le rock leur va à merveille, les épanouit beaucoup plus sur scène que de la pop parfois trop banale, et clairement quelques imperfections, même vocales, auraient été préférables à un concert à 90% pré-enregistré. “Mayday“, deuxième chanson du rappel, nous a confirmé que cette dernière partie du show était artistiquement plus excitante que la performance de début, avec une liberté scénique communicative.

La spontanéité est l’un des points forts de DREAMCATCHER, et va de pair avec leur concept plus orienté rock/metal/sombre, mais elle est malheureusement bridée par une industrie musicale trop calibrée pour accepter totalement l’émancipation d’un groupe comme DREAMCATCHER, ou peut-être tout simplement d”un groupe féminin.

Et c’est après avoir récupéré le drapeau français, soigneusement préparé à l’avance par les Insomnia, que les filles ont été remerciées par une foule tapant du pied et qu’elles ont remercié à leurs tours toutes les personnes qui les ont soutenu sur leur campagne MyMusicTaste pour les faire revenir dans notre capitale. Une petite photo souvenir plus tard, les notes de la toute dernière chanson du second concert parisien des DREAMCATCHER ont résonné dans un Élysée Montmartre bien chaud : il s’agit de “Over the Sky“.

Une instru absolument mortelle sur scène, une performance en live – même pour cette pauvre JiU qui avait la voix complètement cassée -, voilà l’état d’esprit qu’il a manqué sur le set de base du concert et qu’on a enfin retrouvé en fin de performance, de quoi terminer sur une notre bien positive et de nous faire repartir avec un bon petit rythme à fredonner sur le chemin du retour. 

En conclusion, le groupe n’a malheureusement pas pu empêcher ce mauvaise rêve d’arriver ! Perte d’identité, difficultés difficilement (voire pas du tout) parées, organisation globale un peu faite par-dessus la jambe… Même si la quasi-totalité de ce naufrage n’est pas la faute des jeunes femmes, obligées de suivre des directives parfois complètement absurdes, c’est malheureusement un coup manqué pour DREAMCATCHER cette année, mais on ne désespère : les filles devraient à nouveau être au taquet la prochaine fois !

Merci à MyMusicTaste pour l’invitation, et aux DREAMCATCHER pour leur retour en France !


Setlist :

01. Fly high
02. Chase Me
03. Trust Me
04. Which a Star
05. Wonderland
06. HAVANA (Reprise de Camila Cabello)
07. What
08. Good Night
09. Goodbye (Reprise de Taemin)
10. TT (Reprise de TWICE)
11. Bad Boy (Reprise de Red Velvet)
12. You and I
13. PIRI
14. Polaris
15. DEJA VU
16. July 7th

Rappel :
17. Wake Up
18. Mayday
19. Over the Sky

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