Home CultureConventions [LIVE-REPORT] Retour sur la 5e édition du Japan Tours Festival

[LIVE-REPORT] Retour sur la 5e édition du Japan Tours Festival

by tenshi41

Les 22, 23 et 24 février dernier, le Japan Tours Festival s’est tenu pour la 5e fois en Région Centre Val de Loire, s’affirmant vraiment comme un phénomène important de la culture pop japonaise dans la région. Pour ce 5e anniversaire, la convention a déménagé : alors que les précédentes éditions s’étaient toutes déroulées au Palais des Congrès, le festival à cette année pris place au Parc des Expos ! Pourquoi ? Tout simplement pour gagner de la place ! Le Palais des Congrès malgré son agencement intéressant et ses multiples salles pratiques et insonorisées, était devenu trop petit pour accueillir le public arrivant lui de plus en plus nombreux.

Ce changement très judicieux nous a permis de mieux profiter du festival, avec des allées bien plus grandes entre les stands, un espace restauration regroupé au même endroit et proposant plus de choses, mais aussi des espaces extérieurs immenses permettant de prendre l’air facilement, de manger dehors puisque le soleil était au rendez-vous tout le weekend, mais aussi de faciliter la gestion des files d’attente. Seul bémol, les gradins en face de la grande scène qui se sont remplis très vite à chaque représentation sur scène, et notamment pour le cosplay. Mais on s’adapte !

Une autre nouveauté à fait son apparition cette année : le esport ! Depuis sa création, le festival prévoit de l’espace pour l’univers des jeux vidéos. Mais cette année les choses ont été vues à plus grande échelle avec l’arrivée de tournois esport et un village des jeux indés encore plus grand.

La programmation musicale

Comme d’habitude, notre intérêt principal portait évidemment sur la programmation musicale du festival. Deux groupes japonais étaient mis en avant cette année, GOOD THRU DATE le samedi, et Soko ni naru le dimanche.

GOOD THRU DATE est un groupe pop rock très dynamique mais aussi très jeune puisque le groupe s’est créé en début 2019. Il est toutefois composé de musiciens que vous connaissez peut être déjà : Haru de Universe, Ren de Migimimi sleep tight/NEXTRADE et Tetsuri de Dr.Undy. Leur premier album est sorti le 22 février dernier et a donc donné suite à une tournée promotionnelle européenne. Cette tournée a commencé par la date du Japan Tours Festival et continue à présent dans d’autres villes. Ils sont notamment passés par Paris le 4 mars dernier (live-report et interview à venir !).

Sur scène, nous avons découvert un groupe très intéressant, très dynamique, avec une envie de partager un moment intense avec le public. Au début du showcase, quelques dizaines de personnes se tenaient devant la scène, la plupart ayant choisi de s’asseoir dans les gradins, mais suite à l’interprétation d’un ou deux titres, beaucoup se sont rapprochés de la scène pour rejoindre l’ambiance plus chaleureuse et électrique au près des artistes.

Ils n’ont pas hésité à prendre la parole à plusieurs reprises, en anglais mais aussi en français pour faire plaisir au public mais aussi pour se présenter. Haru a commencé par présenter le groupe :

Bonjour nous sommes Good Thru Date. Nous sommes japonais et c’est notre première fois en France. On va vous présenter les membres ! Je suis Haru et c’est la deuxième fois que je viens en France. La prochaine fois j’irai au Mont Saint Michel. Je suis content de vous voir ici.”

Ren, qui est aussi le leader du groupe Migimimi sleep tight, a pris la parole à son tour :

“Bonjour ! Vous pouvez m’appeler Renren !”

Et on termine avec le guitariste, Tetsuri :

“Bonjour et merci beaucoup ! Je suis né en France mais je suis parti au Japon quand j’avais 10 ans. Je n’ai pas beaucoup de souvenirs de la France, c’est dommage. J’espère que vous vous amusez beaucoup ce soir.

Les garçons ont mis l’ambiance sur la grande scène du Japan Tours Festival 2019 pendant plus de 30 minutes. Ils ont profité de l’espace au maximum en se baladant sur scène, sautant un peu dans tous les sens. Ils ont a plusieurs reprises échangés de place pour permettre à l’ensemble du public de voir les trois artistes. Les garçons ont intercalé leurs titres avec des reprises comme la chanson thème d’Evangelion. C’était une bonne découverte musicale !

Le lendemain c’est un autre groupe d’un tout autre style que nous avons finalement découvert sur scène. Nous avions déjà précédemment échangé avec eux par emails pour une interview que vous pouvez d’ailleurs retrouver ici, il s’agit de Soko ni naru.
Le groupe est composé de deux membres et d’un batteur qui n’est pas un membre officiel de la formation. On retrouve donc le duo de chanteurs Juko Suzuki, qui joue aussi de la guitare, et Misaki Fujiwara, qui joue de la basse. Tous les deux sont des musiciens hors pairs avec un style et un univers musical certes bien particulier, mais qui démontre une qualité d’écoute et de concentration exceptionnelle.

Le batteur suit parfaitement le mouvement lui aussi et sait répondre au duo. On peut voir qu’ils ont dû passer de nombreuses heures à s’entraîner ensemble notamment par les petits signes qu’ils savent tous reconnaître pour lancer la chanson au bon moment, ou faire durer certaines notes plus que d’autres… Certains temps de pause sont marqués au milieu de chansons, trompant le public qui pense que le titre est terminé, alors qu’il reprend en fait après quelques secondes de silence. Leur synergie sur scène fait plaisir à voir.

Ce concert était très intéressant aussi à sa façon. On aurait presque pu être déçu ou bien frustré par le manque d’échanges du groupe avec le public mais leurs qualités ne se tiennent pas dans cet univers de proximité. En prenant du recul, ils sont impressionnant par leur implication dans leur musique, ils vivent chaque moment plongé dans leur univers, à tel point qu’ils nous donnent l’impression d’oublier ce qui les entourent. Une autre découverte musicale que l’on conseille aux oreilles attentives qui apprécient une grande qualité instrumentale 😉

La k-pop se fait une petite place

Comme nous en avons de plus en plus l’habitude sur les conventions en rapport avec le Japon et la culture pop japonaise, la k-pop s’invite de plus en plus fréquemment pour apporter sa petite touche de musique et de dynamisme !

Pour la première fois cette année, elle s’est vue dédiée une petite scène au bout de l’espace de restauration à proximité de la grande scène. Bien que mise dans un coin, les intéressés ont pu trouver cette espace très facilement et ils ne manquaient pas de place devant la scène pour participer aux activités proposés et profiter des démonstrations de danse.
Cette scène a été animée pendant trois jours par le collectif Young Nation Studio, YNS, composé d’une vingtaine de danseurs basés sur Tours, avec deux passions identiques : la danse et la musique coréenne ! Entre démonstrations de chorégraphies sur des titres coréens, workshop pour apprendre des chorégraphies, Random Play pour inciter tout le monde à danser, le weekend a été relativement bien animé par la petite troupe !

La rencontre française sympathique 

Des rencontres, on en a fait plusieurs ! Mais sur ce weekend, on retient notre rencontre au détour d’une allée, alors qu’on nous interpelle en nous demandant de choisir entre deux couleurs. Mais pourquoi ? Simplement pour choisir un marque page, et vous attirer dans les filets d’un jeune mangaka français ! Drôle de technique commerciale mais qui semble fonctionner !

On s’est donc retrouver à discuter sur le stand des éditions Dôshin, dont la création revient à Romain HUET. Passionné de bande dessinée et de manga, Romain travaille d’arrache pied pour apprendre à dessiner et maîtriser les techniques suffisantes pour proposer ses propres dessins un jour. Après des heures et des heures de travail, il finalise son tout premier manga My Magical Girl. La création des éditions Dôshin lui permet de s’auto-éditer et d’éviter ainsi toute contrainte éditoriale et une absence totale de format à respecter : il fixe lui même les règles et maîtrise son oeuvre de A à Z. Bien sûr, ce choix demande aussi une charge de travail supplémentaire qui n’est pas négligeable.

Rendez-vous sur le site internet des éditions Dôshin si vous souhaitez en savoir plus !

De nombreux invités toujours au rendez-vous

S’il y a bien une chose que nous apprécions au Japan Tours Festival chaque année, c’est sa programmation ! Tous les ans nous pouvons découvrir de nouveaux artistes que ce soit des musiciens ou bien des personnes exerçant dans d’autres domaines. Mais d’autre part, certains artistes sont toujours au rendez-vous et reviennent chaque année présenter leurs derniers travaux ou même accompagnant d’autres invités pour nous les présenter.

Le premier nom que nous relèverons dans cette situation n’est autre que le rakugoka français Cyril Coppini. Le Rakugo est une forme de théâtre japonais : un rakugoka raconte une histoire sous forme de conte dont la chute est toujours drôle. Ces artistes utilisent des gestes qui sont pour beaucoup précisément codifiés et font vivre les personnages dont ils content l’histoire en prenant différentes intonations.

Nous avons aussi croiser Brigitte Lecordier, très demandée sur le festival par les fans d’anime. Si vous ne le saviez pas encore, Brigitte Lecordier est une des grandes figures, ou devrions nous dire ici grande voix, du doublage de séries d’animations japonaises. L’actrice de doublage est connue comme la voix du jeune Son Goku de Dragon Ball.

Autre univers, celui du photographe et illustrateur Shinji Tshuchimochi. L’ensemble de ses travaux repose sur le concept de “fusion crossover” entre l’ancienne culture visuelle japonaise et les manga et anime contemporains. De 2013 à 2016, il publie sa série “100 vues de Tokyo” qui regroupe 100 paysages issus des quartiers populaires de Tokyo. A l’occasion de sa venue au Japan Tours Festival pour présenter certaines de ses œuvres, nous avons aussi pu assister à un live drawing de la cathédrale de Tours.

 

Avec 19 000 entrées comptabilisées à la fin du weekend, le Japan Tours Festival continue de gagner en popularité. Il s’impose de plus en plus comme LA convention incontournable de la Région Centre, commençant à venir défier Paris Manga en terme de qualité mais aussi d’espace proposé. Avec les nouveautés de cette année, et la richesse du programme, nous n’avons effectivement pas été déçus ! Cette édition à peine terminée, on attend déjà la prochaine avec impatience !

Un grand merci aux équipes du Japan Tours Festival
pour l’organisation de cet événement, et à Sarah Marcadé

 

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