Home Découverte [NOS COUPS DE COEUR] Les découvertes de notre équipe #99

[NOS COUPS DE COEUR] Les découvertes de notre équipe #99

by LucileMusique

MAN WITH A MISSION chassent le rapace pour Halloween !

Ma meute préférée est de retour avec un tout nouvel EP, et y’a pas à dire : MAN WITH A MISSION ont toujours autant le chien !

Revenu à temps pour la période d’Halloween, le groupe a dévoilé un ultime opus cette année (à croire qu’ils ne s’arrêtent jamais) intitulé “Dark Crow“, et proposant le schéma habituel – simple et efficace – : deux chansons promotionnelles, une chanson secondaire (mais non pas moins de qualité) et enfin un remix d’un précédent single (et c’est là qu’on se dit “aïe aïe aïe“).

Alors que les loups continuent d’arborer leur fourrure d’argent, après près de 10 ans de carrière, ils semblent toujours à l’assaut de leur prochaine proie et s’attaquent cette fois-ci à un groupe de corbeaux aux plumes d’ébène.

Direction le froid et la pluie venus d’Irlande avec l’introduction de la chanson qui déroute autant qu’elle intrigue. Le morceau prend tout de suite et nous plonge immédiatement dans l’univers si particulier, et paradoxalement si facile d’accès, de la meute.

Alors que pour Halloween, beaucoup de groupes auraient sûrement adoré faire des farces à leurs fans en leur faisant peur, Halloween est le moment où les loups revêtent leurs capes de super-héros et sauvent le monde du mal grâce à leur musique, non sans prendre un malin plaisir à voir leurs ennemis tomber au combat. Un titre simple, efficace, dans la plus pure tradition MAN WITH A MISSION, mais qui aura au moins offert une originalité par son côté plus sombre que d’habitude et son introduction made in UK.

On passe ensuite à “86 Missed Calls“, celle que j’attendais personnellement de pied ferme en raison du featuring exceptionnel annoncé : Patrick Stump, le seul et l’unique, frontman de Fall Out Boy !
Si côté instrumental on reste sur du basique comparé à l’intégralité de la discographie des loups, ce titre vient compléter à merveille le début de l’opus, et a au moins l’audace de mettre en avant le plus gros point fort du groupe : la scène – impossible pour moi d’ignorer le frisson qui parcourt mon dos en pensant aux concerts de la meute -.

Le pont chanté par Patrick est véritablement le highlight de la chanson, mais les paroles globales ne sont pas en reste non plus ; on notera notamment le “Vivant durement car mourir est trop facile“, des mots qui peuvent faire écho dans le coeur de beaucoup de personnes. En ce qui concerne le refrain, les paroles sont difficilement défendables avec l’omniprésence des “Oh-oh-oh“, mais les plus gros hits du groupe ne sont-ils pas justement ceux où on s’éclate en beuglant dans les salles de concert ? (Bonjour “Fly Again” par exemple).

Et c’est un second featuring que l’on retrouve dans la suite de l’écoute, mais sur la chanson non promotionnelle intitulée “Reiwa“. Si vous connaissez un peu le pays natal du groupe, vous saurez que le Japon a changé il y a quelques mois d’ère impériale et a accueilli l’ère Reiwa suite à l’abdication de l’empereur. Le groupe a donc signé un titre pour célébrer cet évènement important du Japon, tout en douceur et surtout en collaboration avec une artiste féminine – une première pour le groupe ! La chanteuse milet incarne à merveille cette chanson, et montre de nouvelles possibilités pour MAN WITH A MISSION qui n’ont d’ailleurs pas lésiné sur les moyens niveau instru, avec des cuivres digne d’un passage de flambeau.

On finit enfin “Dark Crow” avec un remix, celui de la très appréciée “My Hero”, qui en soit a fini comme beaucoup de fois avec les remix de la meute : en horrible massacre.
Autant j’apprécie énormément le groupe – irremplaçable sur la scène musicale internationale à mes yeux – autant je n’ai toujours pas compris l’approche artistique quant à 90% des remix du groupe. Si vous n’aviez pas encore senti la vibe Halloween de l’opus, peu de chance que vous n’ayez pas pris peur sur le refrain de cette ré-interprétation d’une chanson qui ne méritait clairement pas ça…

Coup de coeur partagé par LucileMusique


“Let’s Rock” ! Oui, mais payons-nous d’abord un voyage dans l’univers des DAY6 !

Avec “Entropy : the book of us”, nous ne sommes ni dans les théories physiques de Rudolf Clausius ni même dans le drame cinématographique de Phil Joanou, mais bien dans l’intimité du quintet DAY6, garant d’une qualité musicale et textuelle attestées !
“Entropy”, après “Gravity”, est le nouvel album atemporel et universel d’un groupe unique, inimitable. DAY6 abolissent les frontières géographiques et la catégorisation des ères et genres musicaux, et pour une fois, on a envie d’oublier ce qu’ont pu être le rock britannique, américain ou ce qu’est le rock coréen. Grunge mais pas trop, romantiques délirant, pop-rock moderne ou néo-funk, le groupe signe définitivement parmi ses plus belles productions avec 11 morceaux qui les propulsent parmi les piliers de la scène rock coréenne. Profitons ensemble d’une brève review de l’album, et si vous n’avez pas encore eu l’occasion de le savourer, on vous pardonne… à condition que vous y filliez de ce pas !

De “Deep In Love” à “Like A Flowing Wind”, en passant par le hit qui aguiche les charts “Sweet Chaos”, la transformation est totale : transformation de l’écoute, transformation de l’affect, transformation même d’une histoire qui fait sens, l’opus a un ambitus extrêmement large et une gamme de sonorités extrêmement variée. Intention première des artistes ? Choix minutieux des titres ? Dépassement de soi ? Mention spéciale au travail de conception de l’album !
Libre à chacun de choisir l’ordre d’écoute, mais le parallèle entre les titres dénote de l’avancée de la fable et d’une exploration des genres.

De “Deep In Love” aux vibes 80’s et sa basse profonde où Sungjin chante l’amour, le seul, le vrai, DAY6 passent à un sentiment d’insécurité, avec “Emergency”. Surprise de l’album, “Emergency” contredit l’image confortable d’un groupe qui maîtrise les codes classiques du pop-rock : funky, le thème de basse rappelle celui d’un Jamiroquai virtuose, et s’associe à une folie DAY6 qu’on déguste lors d’un refrain anxieux, allegro, porté par les cuivres, à la façon d’un Big Band. Mi jeu-vidéo, mi comédie-musicale, “Emergency” ressuscite presque la comédie 100% U.S West Side Story, tant on imagine un côté ultra-scénarisé, mené par un Jae fanfaron. Et qu’est-ce qu’on apprécie quand la basse résonne autant ! S’en suit une chute libre dans un rock alternatif aux vibes Green Day – ou CNBLUE du “Come One” – garanties avec “Rescue Me”. Sauverez-vous leurs âmes des abîmes ? En tout cas, le groupe nous offre un plongeon dans une intimité plus sombre, où le heavy rock est délicieux. La musique est mise en valeur avant la voix, parce que oui, “le rock c’est une question d’ambiance” et qu’on n’est pas loin de fondre devant la densité du solo de guitare péchu. On n’est pas prêt de se lasser de leur côté déchaîné, fougueux tiré d’un grunge des 90’s et on a qu’une hâte : le retrouver plus tard dans l’album !

Mégarde ! “365247” n’est pas un numéro de téléphone mais bien une track qui souligne que musicien est un métier à plein temps, 365 jours par an, 24 heures 7 jours/7. Plus que ça, le morceau finit de nous convaincre de la prétention des artistes à dépasser les frontières. Loin d’être inintéressant, ce morceau électro-pop nous a bien à l’usure avec son refrain, même si oh blasphème ! Où est passé Dowoon, le puriste de la batterie. On ne peut définitivement ignorer les sons trafiqués par musique assistée par ordinateur. Mais “365247” reste addictive, et finit de prouver que les DAY6 ont une palette large. Le calme débarque après la tempête avec “About Now” qui ouvre à un paysage plus facile à dessiner, un doux rock psyché. Le sentiment inspire ici la nature et la candeur, et on aurait aimé que le groupe joue davantage la carte de la caresse, avec ce refrain onirique.

Vous avez demandé une musique d’ambiance pour ascenseur ou café ? Et bien vous êtes servis avec “OUCH”, un morceau au titre trompeur qui ne fait pas si mal que ça, bien au contraire. On l’écoute sans grande difficulté : fleuri, agréable, “OUCH” est une invitation au voyage sur les îles, à condition d’être sensible à la délicatesse de la voix de Wonpil et la sensualité du timbre de Young K. DAY6 est un band du contraste, et s’insurge contre les artistes qui restent incarcérés à un genre unique. La signature DAY6 est diversifiée, audacieuse et brillante !
Not Fine” fait honneur à la réputation de son créateur : plus pop, plus moderne, on ne peut que certifier de la qualité et de la beauté du morceau. Sa simplicité est émouvante, et l’enchevêtrement des plans choeur + soliste éveille immédiatement un côté passionné de la performance en live. On vous l’assure, “Not Fine” en live risque d’être magique !

Si “Stop Talking” se fait d’abord passer pour le maillon faible de l’album, il envoie valser cette réputation et se renomme outsider ! Le refrain pop-rock est amorcé par une assurance contrôlée, tandis que les solos de guitare ravissent la virtuosité des instrumentistes. “Entropy” tire aussi sur la corde sensible : il y avait “Not Fine”, il y a aussi “Not Mine” qui rappelle les sonorités “Shoot Me”. Nous nous garderons de dire -ou pas- qu’il s’agit de notre coup de coeur : mélodramatique, presque à la manière d’une comédie musicale où le pathos est à son apogée, “Not Mine” nous touche de plein fouet. Les artistes s’époumonent avec le “je me noie”, et même si les cordes dominent dans une lourdeur opératique le morceau, le refrain nous conforte dans un rock plus alternatif, et la conclusion ne peut être que celle d’un groupe qui assume l’amalgame musical ! La voix de Sungjin est vibrante, prenante alors que tous laissent entrevoir une facette plus vulnérable de leur personnalité.

Like a Flowing Wind”, un titre aux allures d’un vers de poésie romantique. On l’écoute d’ailleurs comme on lirait un ouvrage de Jane Austen, autant dire les sens alertes, l’esprit ailleurs, perdu dans cette ballade romantique au refrain qui tire vers le rock alternatif. Entre drama et promenade solitaire, la signature des DAY6 sur ce morceau prend tout son sens. Inévitablement, les souvenirs de leur passage à Paris l’an dernier se dessinent devant nous. “Like a Flowing Wind” conclut donc en beauté un album qui nous aura fait naviguer, chavirer, puis tanguer, un album qui s’affranchit de toutes contraintes. On a qu’une chose à dire : merci DAY6 pour ce délicieux chaos !

Coup de coeur proposé par Okame

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